Présenté au procureur de la justice française, ce lundi 25 novembre 2024, Dominique Pelicot accusé d’avoir commis des actes de viols à l’endroit de sa femme écope une peine de 20 années de prison ferme. Il est reproché au sexagénaire d’avoir drogué et recruté plus de 50 inconnus pour qu’ils couchent avec sa femme afin de satisfaire son fantasme.
Reconnu coupable d’avoir commis des »agissements abjects » et inhumains contraires aux droits de l’homme envers sa femme Gisèle Pelicot, le Ministère public français a requis vingt (20) ans d’emprisonnement contre Dominique Pelicot âgé de 71 ans. Un verdict salué par certains en fonction de sa durée et jugé insuffisant si l’on se réfère aux actes commis sur la victime. C’est ce que laissent penser les propos de la seconde représentante du ministère public Laure Chabaud, « Vingt ans, c’est à la fois beaucoup car c’est vingt ans d’une vie, quel que soit son âge. Mais c’est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu au regard de la gravité des faits qui ont été commis et répétés », a-t-elle déclaré. Par contre du côté de la défense, bien que l’on ait reconnu les faits, il n’est pas question de voir les choses sous le même angle. C’est ce qu’a laissé entendre l’avocat général qui évoque le consentement « implicite»: « Sa responsabilité dans les actes commis est donc pleine et entière. […] On ne peut plus en 2024 dire « puisqu’elle n’a rien dit, elle était d’accord », c’est d’un autre âge », a-t-il fait savoir. La procureur adjointe quant à elle, évoque un désir de plaisir provoqué par la soumission de sa compagne. « La recherche de son plaisir se retrouve dans une volonté de soumission de son épouse, d’humiliation voire d’avilissement par ses gestes, ses paroles, de la personne qu’il chérit le plus au monde » a-t-elle indiqué. Cependant, bien que les autres accusés aient été jugés, la cour a requis 17 ans de prison à l’encontre de Jean-Pierre M., seul accusé parmi les 51 du dossier des viols de Mazan à ne pas être poursuivi pour agression sexuelle sur Gisèle Pelicot mais sur sa propre épouse. Les autres accusés ont par contre plaidé non coupables affirmant avoir été bernés par Dominique Pelicot qui les avait fait croire que sa femme était consentante et qu’ils étaient pas au courant que Gisèle Pelicot, était sous l’effet de produits chimiques. Cet acte dont a fait mention Jean-François Mayet, l’un des deux représentants du ministère public. « Les circonstances aggravantes retenues sont la qualité de conjoint, la réunion et l’administration de substance chimique », a-t-il ajouté. Aussi qu’«il est très clair qu’il s’agissait de viol, c’est incontestable. Cette peine pourrait être assortie d’un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq années avec adjonction de soins». Rappelons que Dominique Pelicot n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés et a même déclaré « Je suis coupable de ce que j’ai fait. […] J’ai tout gâché, j’ai tout perdu. Je dois payer.», avant d’ajouter que « soumettre une femme insoumise était (son) fantasme ». Le verdict de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique est attendu au plus tard le 20 décembre.
La Rédaction