Le palmier à huile se cultive dans la région du sud Bénin où il représente un produit populaire et de grande notoriété pour des producteurs agricoles.
Son importance socioéconomique reste très marquée tant au niveau des populations qu’au plan national. Ainsi, depuis l’époque coloniale jusqu’aux premières décennies de l’indépendance du pays, les plans de développement ont consacré d’importants financements à sa promotion, notamment le sous- secteur industriel à travers les différentes sociétés d’État qui ont été successivement créées à cet effet. Malgré ces importants efforts et l’engouement des populations, cette culture a connu un déclin parce qu’elle n’a pas pu s’adapter assez rapidement à l’évolution du climat, marquée par une chute de la pluviométrie et à la fluctuation du marché mondial des oléagineux caractérisé par la concurrence des pays producteurs des zones écologiquement plus favorables. Il s’en est suivi au Bénin une désorganisation de la filière dans toutes ses composantes (palmeraies villageoises et plantations industrielles) qui a été préjudiciable à l’économie nationale.
Suite à sa libéralisation, marquée par la mise en œuvre des Programmes d’ajustement structurel (PAS), l’on a assisté à un redressement général de l’économie nationale qui a touché aussi le secteur du palmier à huile et a amené l’État à décider de la réhabilitation de cette filière. La dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a été un atout majeur pour justifier cette relance. Ainsi, dans le cadre de la table ronde sur le secteur rural de septembre 1995 et de celui de la priorité accordée à la diversification agricole, pluisieurs actions ont été entreprises pour relancer la production du palmier à huile dont le programme de développement des plantations villageoises et celui de la réhabilitation des plantations industrielles. Des moyens ont été, une fois de plus, déployés par l’État et ses partenaires au développement ainsi que par les principaux acteurs de la filière que sont les producteurs eux-mêmes pour l’exécution de ces actions.
Le gouvernement du Président Patrice Talon a ainsi dans sa stratégie de relance des filières, essayé de faire asseoir une nouvelle dynamique de développement des filières agricoles d’une part qui permettra de mieux valoriser les potentialités agricoles à travers des zones relativement homogènes, et d’autre part d’intégrer plus efficacement la dimension multisectorielle et multiacteurs, à travers de nouveaux mécanismes institutionnels à travers la création et la mise en place d’un Pôle de Développement Agricole. Ce pôle induit la combinaison approche territoire et approche filière et une homogénéité définie autour d’une ou de deux filières locomotives en fonction des vocations des terres et les opportunités des marchés, et la satisfaction des besoins en services adaptés et la localisation adéquate des infrastructures et équipements agricoles.
Le pôle 6 qui est enraciné dans le département du Plateau a pour mission de conduire la promotion de la filière palmier à huile au Bénin et de faire la promotion des filières maïs, manioc et riz dans le département du Plateau. En d’autres termes, le Pôle de Développement Agricole 6 a la charge de faire la promotion de quatre filières prioritaires que sont : le palmier à huile (filière locomotive), le maïs, le manioc et le riz. Plusieurs actions s’initient dans ce sens pour une parfaite relance de ce secteur.
L’État a pour cela, apporté son soutien aux producteurs via des formations sur des techniques de production. Beaucoup d’actions ont été également realisées par le pôle 6.
La production d’huile de palme étant en grande partie consommée sur place, la question de la qualité de l’huile prend toute son importance. En valorisant ses savoir-faire locaux de transformation, qui confèrent une forte valeur ajoutée au produit final, le Bénin pourrait même à terme, retrouver des parts de marché à l’exportation. Il reste à dspérer que d’ici la fin du mandat du Président Patrice Talon, la filière palmier à huile se positionne au rang des filières à haute valeur ajoutée et ainsi porter le pays à un stade plus élevé.
La Rédaction