Par 28 voix contre, les députés du parti Les Démocrates ont rejeté le jeudi 5 décembre 2024, le projet de budget dont la loi doit être adoptée par le Parlement pour fournir au gouvernement, les moyens de sa politique pour le compte de 2025. A travers ce vote contre, les élus de la principale formation politique de l’opposition ont marqué leur désaccord vis-à-vis de l’orientation budgétaire du régime en place dont ils ne partagent pas les options de gouvernance. Ils sont restés fidèles à leur ligne politique, pourrait-on dire.
Sans aucune intention de dénier aux 28 députés et par extension au parti LD d’afficher et de soutenir leur position sur tel ou tel sujet de l’actualité et en lien avec la vie du pays, il est tout de même surprenant de voir les représentants du peuple issus de ce regroupement politique, prendre pratiquement le contre-pied du gouvernement. Et c’est vrai, on peut aisément reconnaitre qu’ils sont dans leur rôle de contradicteurs pour répondre aux élus des partis de la mouvance présidentielle qui trouvent que tout est parfait contrairement peut-être à la réalité des faits. Mais la crainte et même dans le rang de leurs soutiens et admirateurs est qu’on en vienne à leur coller l’image du « tout mauvais » ou du « tout pourri » c’est-à-dire qu’à leurs yeux, tout de la gestion du Président Patrice Talon est irrécupérable. Et pour éviter de soir ainsi étiquetés, des observateurs de la vie politique appellent les élus démocrates à une réorientation de leurs appréciations pour ne pas donner à lire que leur ligne politique consiste à s’opposer à toute option du gouvernement. Pour le cas du rejet de la loi des finances de l’année à venir, des raisons sont avancées pour justifier le vote contre dont a fait l’option le groupe parlementaire LD présidé par Nourénou Atchadé. Et tout en prenant en compte leurs observations pas sans fondements, on trouve que leur choix priverait s’ils étaient majoritaires à l’Assemblée nationale, l’appareil étatique béninois d’un budget pour son fonctionnement en 2025 tandis qu’il vaut mieux avoir un budget sans perfection qu’un pays sans budget. Et ce n’est pas un appel à aller à des compromissions ou au laxisme dans leur prérogative de contrôle de l’action gouvernementale contre l’intérêt collectif mais à plutôt parfois mettre de bémol dans leur position au bénéfice des populations en l’occurrence.
La Rédaction