Conformément aux dispositions de la Constitution notamment en son article 72, le Chef de l’Etat à l’obligation de porter devant les représentants du peuple, un discours pour faire part de l’état de la nation à travers les grandes lignes de l’action gouvernementale pour le compte de l’année qui s’achève et annoncer d’éventuelles perspectives. Et au titre de 2024, le Président Patrice Talon était ce vendredi 20 décembre devant les députés pour cet exercice constitutionnel. Un discours qui suscite diverses interprétations dans l’opinion.
Selon qu’on soit ou non partisan du régime en place, le discours sur l’état de la nation de ce 20 décembre 2024 délivré face à la représentation nationale est diversement apprécié au sein de l’opinion. Dans ce message qui retrace les actions fortes de l’année 2024, le Président Patrice Talon dresse un bilan élogieux de son gouvernement mais sans manquer de relever des points d’insatisfaction. En clair et à l’analyse du contenu dudit discours, les Béninoises et Béninois ont de quoi être fiers de l’action en cours depuis 2016 et plus particulièrement au titre de 2024. Une impression vue comme réalité par les soutiens du régime de la rupture. Pour ces derniers, en plus de traduire et sans réserves, la réalité des choses sur le terrain et dans le vécu des citoyens, le discours présidentiel laisse lire la confirmation de la fermeté et de la rigueur qui caractérisent la gestion du pouvoir d’Etat au Bénin depuis l’avènement de Patrice Talon. Ils évoquent le pan de l’intervention en lien avec un certain « passé honteux » du pays. Tout en soutenant cette perception du Chef de l’Etat, les citoyens partageant cet avis font allusion à la gouvernance des anciens régimes marquée à leur entendement par une mauvaise gestion des ressources publiques notamment.
Prenant le contre-pied de ces opinions, d’autres, des contradicteurs du régime de la rupture en l’occurrence, estiment que le numéro 1 des Béninois est resté égal à lui-même en prenant en compte que sa perception des choses et pas le quotidien difficile de ses compatriotes depuis 2016. Pour eux, le Président de la République en décrivant un Bénin où il ne fait que bon vivre, ignore la souffrance des citoyens et citoyennes du pays qu’il dirige depuis bientôt 9 ans. Ils laissent savoir qu’il ne s’est agi dans le discours devant les députés ce vendredi, que d’un Bénin qui n’existe que sous d’autres cieux ou carrément du Bénin des structures de notation. Et comme pour mettre en exergue un éventuel caractère clivant de l’intervention, ils estiment que pour un avant-dernier discours de son passage à la tête de l’Etat béninois, le ton ne devrait pas être menaçant surtout dans un contexte où la cohésion et l’unité nationales restent des quêtes permanentes.
La Rédaction